Publié dans Société

Fuite de sujets au baccalauréat - Des concepteurs sortent du silence

Publié le vendredi, 04 août 2023

Après des arrestations rocambolesques de plusieurs suspects dont des enseignants et leur déferrement devant le Parquet, 18 personnes ont été inculpées dont 13 d’entre elles sont actuellement en prison. Leurs collègues, quant à eux, sont sortis du silence et clament leur innocence. 

« Ce ne sont que des boucs émissaires. Une fuite de sujets de leur part est tout à fait impossible et injustifiée au vu des mesures de sécurité drastiques qu’ils ont subies lors du conclave ».

En effet, depuis l’incident lors du baccalauréat de l’année 2019, des fouilles complètes sont systématiquement opérées sur les concepteurs de sujets à la villa Soafaniry, sise à Ambohibao. « Tous les bagages sont fouillés. Les objets personnels sont confisqués. Même une aiguille ne passe pas aux dispositifs de sécurité ».

Après la finition des sujets, ces derniers sont scellés et emballés dans des cartons fermement attachés. Tout cela est supervisé par des personnels du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESUPRES) et des éléments de Force de l’ordre. En plus, à chaque fois qu’une tâche est accomplie, allant de la conception jusqu’à l’envoi des sujets, un procès-verbal est rédigé par les enseignants indiquant les évolutions des travaux, et ce, accompagné d’un engagement des concepteurs de sujets.

« A chaque fois qu’on sort de la salle de conception des sujets d’examen, les gendarmes nous fouillaient de la tête aux pieds et même dans la bouche, à la recherche d’un éventuel bout de papier pouvant être justifié comme un élément permettant une fuite de sujets. Par conséquent, on ne voit plus de quelle manière un enseignant pourrait faire fuiter rien qu’un bout de papier. En outre, aucun contact ou communication avec la famille n’est permis. Lors des repas à la cantine, personne n’a le droit de parler », indique notre source.

Une enquête bâclée

Lors de l’enquête sur les 18 suspects pour complicité et faute lourde dans l’accomplissement de leur devoir, les enquêteurs ont montré les soi-disant enveloppes contenant les sujets qui ont fuité. Les suspects ont affirmé que « ces enveloppes sont différentes de celles utilisées en conclave. En plus, les cachets sur celles-ci ne sont pas au même endroit si on les compare aux enveloppes qui sont sorties de la villa Soafaniry ». Mais ces remarques n’ont pas été prises en compte. Ainsi, les concepteurs étaient juste des coupables idéaux à défaut de chercher les vrais coupables.

Par ailleurs, au début de leur enquête, les gendarmes ont affirmé que le centre de Talatamaty est fortement suspecté de la fuite de sujets, mais que les concepteurs n’ont rien à craindre. « Vous avez fait votre devoir dans les règles de l’art. On connaît toutes les mesures prises à Ambohibao ». Mais plus tard, on a entendu dire que c’est

le chef de centre de Talatamy, centre suspecté d’être à l’origine de la fuite, qui a redirigé l’enquête sur les concepteurs de sujets. Et on connaît la suite : 18 inculpés, dont 13 déjà incarcérés à Antanimora et 5 autres en liberté provisoire.

Si la fuite de sujets venait du conclave, les gendarmes assurant la sécurité, les opérateurs de saisie ainsi que le personnel

administratif et technique (PAT) du ministère devraient être tous impliqués pour arriver à sortir des sujets hors de la villa. Devant cette injustice, les collègues des 18 inculpés réclament ainsi leur remise en liberté. Une enquête impartiale et menée en profondeur devra être réalisée et cette fois-ci, en tenant compte des tous les éléments et en respectant le droit de

défense des accusés.

 

Nikki Razaf

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Editorial

  • Fier d’être … malagasy !
    A l’invitation officielle de l’université de Mahajanga, Ylias Akbaraly, président de Redland (holding du Groupe Sipromad, Thomson Broadcast, Gates – Air), animait une conférence auprès des étudiants de ladite université. En gros, 4000 étudiants, très enthousiasmés, étaient venus assister à la conférence du multimilliardaire. En 2017, Forbes Afrique classait Ylias Akbaraly comme la première fortune à Madagasikara et le quatrième en Afrique. De la troisième génération à partir de son grand-père, Meraly Menjee, qui débarquait dans la Grande île en 1918 en provenance de Gujaratie, Ylias Akbaraly né en 1969 a repris Sipromad fondée par son père Sermamod Akbaraly et la diversifiait pour devenir un groupe voire un holding puissant à Madagasikara. Né sur le sol malagasy, Ylias Akbaraly affiche fièrement de sa nationalité malagasy. Et partout où il animait une conférence, Ylias tient toujours à faire valoir haut son identité malagasy et cela avec une fierté telle qu’il impressionne…

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